Les détails négatifs
Car il ne faut pas plus de quelques détails pour donner une impression négative :
- Les explications se répètent de nombreuses fois, et parfois s’enchaînent simplement – donnant l’impression d’être légèrement attardé et d’avoir besoin de cette frustrante répétition;
- Beaucoup d’allusions péjoratives sont faites aux CMS « populaires » – comparant WordPress à Tumblr, ignorant la capacité de WordPress à créer des types de contenus grâce aux custom post types, etc… – ce qui, pour un livre traitant de la gestion de contenu, s’avère douteux;
- Le ton si délicieux des précédents ouvrages de la collection est absent : aucune touche d’humour, et des traces de mépris ou d’ignorance de l’écosystème du web;
- Une traduction « amusante » mais déplaisante, qui ralentit la lecture : fourche pour fork, SGC pour CMS, etc…
Tout cela peut sembler anecdotique mais a réellement ralenti ma lecture de ce livre, me faisant tiquer sur des détails à priori anodin mais révélant un cruel manque de réalité. Comment accorder de la crédibilité à cette œuvre dans ces conditions ?
Quelques notions indispensables
Les explications sont cependant cohérentes et instructives, mais dépassent rarement le simple bon sens là ou l’on attend un partage d’expérience.
Voici ce que j’ai appris et retenu de cet ouvrage :
- Scinder le contenu, encore et encore : plus le contenu sera segmenté, plus il sera facile de le répartir et de s’en servir à bon escient;
- Le structurer et le caractériser sémantiquement – comme le font les micro-données par exemple;
- L’idéal est un champ par information : auteur, date, titre, etc…;
- L’extrait d’un article (dans une liste d’article) est un teasing : il doit inciter à lire l’article entier – et par conséquent être différent des premiers caractères de l’article lui-même ! Arrêtons donc de tronquer le contenu en guise d’introduction, car l’extrait à un rôle à part entière;
- Disposer de plusieurs titres selon le contexte d’utilisation :
- dans le contenu lui-même, en en-tête de l’article;
- sous forme de lien;
- sur les réseaux sociaux;
- en résultat de recherche interne;
- orienté SEO.
Certains points semblent évidents, mais on les omet souvent. Cependant, la ou l’auteur prône l’utilisation de CMS maison ou très avancé, j’aimerais signaler que la plupart des conseils fournis dans ce livre sont réalisables très facilement dans WordPress, et que la plupart des CMS actuels permettent également ce type de fonctionnalité.
Une lecture intéressante mais dispensable
Certes, la lecture reste intéressante : la façon d’aborder les choses en elle-même est différente.
Cependant, force m’est de constater que si j’avais été confronté à ces problématiques, je serais probablement arrivé à ces mêmes résultats. Les autres livres que je lis ne me font pas cet effet et me donnent véritablement l’impression d’apprendre.
Dommage.
Ah, je n’ai pas encore eu le plaisir de le lire… mais apparemment, le plaisir est limité.
J’avais déjà été déçu par « Mobile first » de la même série, décidément. Le mobile, sujet maudit ?
Disons que « le public » fait passer le mobile et son influence sur le web pour un sujet révolutionnaire, là ou il s’agit seulement d’une contrainte déjà connue et ne posant de réels problèmes qu’aux concepteurs dépourvus de bon sens. Je trouve dommage que quelques-unes des « stars » du domaine surfent sur cette vague de manière si superficielle, là ou une véritable spécialisation émerge et mérite(rait) des ouvrages spécialisés.
Nous avons déjà ingurgité la vulgarisation de la spécialité « web mobile », donc il nous en faut un peu plus pour étancher notre soif de savoir. « A book Apart » suit et nourrit les tendances plutôt que de chercher à faire avancer le domaine. J’ai l’impression qu’ils ne visent désormais plus qu’un public de débutant en mal de connaissances ou de formation.
À l’inverse, une lecture comme « SMACSS » évolue sur un plan pratique et conceptuel très avancé, qui parvient à surprendre et enseigner de nouveaux principes à des professionnels expérimentés 🙂
J’ai plutôt bien aimé les premiers tomes, notamment celui sur le responsive, mais les derniers m’ont moins passionné, peut-être parce que je ne suis pas le public type (typiquement sur Emotionnal design).
Ceci dit, ça reste de bons livres.
Quand aux « concepteurs », attention à ne pas trop les charger : certains sites sont demandés avec des contraintes proprement hallucinatoires. J’ai un client qui nous a retiré un mandat sous prétexte que son site n’était pas assez tape-à-l’oeil. Normal, on avait cherché qqch de simple et efficace avec
0 superflu.
Quand j’ai vu le nouveau site, j’ai compris : toujours responsive, mais 2,6 Mo au chargement, y compris sur smartphones. Le pire, c’est qu’ils en étaient fiers et pensaient presque nous punir en montrant ça. J’ai été à la limite de l’étranglement… de rire. Avec mes petits 250 Ko tout compris, je ne pouvais pas lutter.
Évidemment vu comme ça…
Je ne peux qu’être d’accord, cependant – et sans vouloir charger tout le monde – je ne peux pas imputer la responsabilité au client : dans ton cas, tu as pris tes responsabilités en prônant un certain niveau de qualité – et l’équipe qui a pondu une page de 2.6Mo a pris les siennes en assumant cette progéniture obèse.
J’imagine que certaines valeurs prônées par ta façon de travailler attirent des clients, et d’autres valeurs attireront d’autres clients. Ça me rappelle un article de TweetPress sur les entrepreneurs du web…
D’après moi, les tendances dans la conception web n’amènent que peu de positif : simplement un cliché général de l’état du web et une nouvelle vague sur laquelle surferont les opportunistes.
Vivre dans cet écosystème des professionnels du web nécessite de faire des choix éthiques – voire philosophiques afin de trouver sa place.
+1000, tout à fait d’accord !